Ce billet est paru initialement sur le magazine économique suisse Bilan.
Dans les deux précédents billets, nous avons évoqué les enjeux de la transformation digitale et les différentes manières de l’aborder, quitte à les challenger.
Avant d’en arriver aux conclusions vers lesquelles tend cette série d’articles, je vous propose une digression sur la dynamique du changement.
Car c’est bien de changement dont il s’agit quand on parle de transformation digitale.
A lire sur le site de Bilan ou de LinkedIn
La légende dit que la marée autour du Mont Saint-Michel monte « à la vitesse d’un cheval au galop »
Sur le plan scientifique, c’est une légende tenace… mais fausse.
Ce qui est vrai en revanche, c’est que lors de fortes marées, l’eau monte très haut et en apparence plus vite.
Restons-en sur la légende et sur l’image, car elle est belle et porteuse de sens pour le sujet qui nous occupe.
Si l’on est pris dans cette marée montante, l’eau surprend aux chevilles : pas grave, çà rafraîchit.
Puis aux genoux: on peut encore courir.
Puis aux épaules: on peut encore nager.
En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, nous voilà maintenant pris jusqu’au nez.
On ne peut plus parler et encore moins écouter. Il reste juste assez d’air pour s’en sortir, mais les moyens d’actions se sont réduits comme peau de chagrin, la marge de manœuvre est limitée, voire inexistante.
Mon but ici n’est pas de faire peur. Juste rappeler que les opinions pullulent, mais les faits ont toujours raison.
Par la grâce de la croissance exponentielle combinée de l’Internet mobile et de la capacité de calcul et de stockage, la transformation digitale est une marée montante galopante.
La transformation digitale est une marée montante galopante
Comment se sort-on de ce genre de situation ?
En 3 lettres: tôt.
En observant son environnement, en particulier les signaux faibles, ces tendances encore à peine perceptibles et peut-être pas encore tout à fait confirmées, mais qui pourraient bien devenir des méga-tendances plus vite que la marée ne monte.
Le signal faible, c’est l’eau aux chevilles. La méga-tendance, c’est l’eau aux épaules.
Quand on a l’eau aux chevilles, on n’attend pas qu’il soit trop tard. On anticipe et on agit. Tout de suite. Si possible vers le chemin le plus court et à la vitesse du sens.
Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge
écrivait Churchill. Cela s’applique aussi à la Transformation Digitale.
Prendre le contrôle de sa transformation digitale, plutôt que la subir, passe par l’adaptation de ses flux d’informations. A lire dans l’épisode 4 de cette série: prendre le contrôle de sa transformation digitale.
Et vous, qu’en pensez-vous ?